La place qu’occupe la jeunesse dans la gouvernance d’un Etat est de plus en plus reconnue dans le monde. Le rôle de la jeunesse dans l’orientation des choix de développement d’un pays se matérialise à travers sa participation dans la gestion des affaires publiques. Le terme « politique de jeunesse » caractéristique du milieu politique désigne non seulement un engagement du gouvernement mais aussi un engagement actif des jeunes au sein de la communauté voire même au-delà de celle-ci pour aboutir à la construction de la nation et non plus seulement au développement de leur personnalité.
De ce fait, il convient de s’interroger
sur la question à savoir quelle est la nature de l’engagement de la jeunesse
guinéenne dans la consolidation de la paix et de la cohésion sociale notamment
en cette période tendue ?
Pour rappel, dans la charte
européenne révisée de la participation des jeunes à la vie locale et régionale,
il est dit: « Participer à la vie démocratique d’une communauté quelle qu’elle
soit, ce n’est pas seulement voter ou se présenter à des élections, bien qu’il
s’agisse là d’éléments importants. Participer et être un citoyen actif, c’est
avoir le droit, les moyens, la place, la
possibilité et, si nécessaire, le soutien voulu pour participer aux décisions,
influer sur elles et s’engager dans des actions et activités de manière à
contribuer à la construction d’une société meilleure ». [1] En effet, vu les réactions de la jeunesse guinéenne à chaque fois qu’il y a des
manifestations (destruction de biens publics, conflits communautaires, harcèlement,
etc.), elles nous laissent croire à un manque d’engagement dans des actions et activités
de manière à contribuer à la construction d’une Guinée meilleure.
En se servant de l’échelle de participation des citoyens selon le degré d’influence sur la décision de Arnstein[2] (1969) nous nous rendons compte que la jeunesse guinéenne est à un niveau de non-participation dû à leur manipulation et instrumentalisation. Sherry R. Arnstein (1969). Arnstein suggère une échelle de la participation composée de huit échelons croissant selon le degré d’engagement des citoyens au processus décisionnel. Au bas de l’échelle (échelons 1 et 2) figurent la manipulation et la thérapie, deux approches que l’auteur catégorise comme de la « non-participation ». Aux échelons médians (échelons 3, 4 et 5), elle regroupe l’information, la consultation et la participation accessoire à des comités dans la catégorie « instrumentalisation » (tokenism). Au sommet de l’échelle (échelons 6, 7 et 8), se trouvent le partenariat, la délégation de pouvoir et le contrôle citoyen regroupés sous le vocable « pouvoir citoyen ». Elle retient que, plus la participation se situe en haut de l’échelle, plus les citoyens ont de l’assurance que leur opinion sera intégrée à la décision et appliquée dans l’intérêt des communautés. Mais hélas, en ce qui concerne la participation de la jeunesse guinéenne, elle paraît se situer en bas de l’échelle.
En effet, la jeunesse guinéenne a joué et continue de jouer un rôle majeur dans les manifestions que connait le pays. Cependant, ce rôle ne semble pas être basé sur la promotion de la paix. C’est pourquoi, nous avons dénoncé en 2008 le rôle des partis politiques dans l’instrumentalisation de ces derniers (Ethnocentrisme en République de Guinée). Cependant, le constat est qu’après des années, voire même des années avant la publication de cet article, le phénomène de la division du peuple prend de plus en plus de l’ampleur.
En se servant de l’échelle de participation des citoyens selon le degré d’influence sur la décision de Arnstein[2] (1969) nous nous rendons compte que la jeunesse guinéenne est à un niveau de non-participation dû à leur manipulation et instrumentalisation. Sherry R. Arnstein (1969). Arnstein suggère une échelle de la participation composée de huit échelons croissant selon le degré d’engagement des citoyens au processus décisionnel. Au bas de l’échelle (échelons 1 et 2) figurent la manipulation et la thérapie, deux approches que l’auteur catégorise comme de la « non-participation ». Aux échelons médians (échelons 3, 4 et 5), elle regroupe l’information, la consultation et la participation accessoire à des comités dans la catégorie « instrumentalisation » (tokenism). Au sommet de l’échelle (échelons 6, 7 et 8), se trouvent le partenariat, la délégation de pouvoir et le contrôle citoyen regroupés sous le vocable « pouvoir citoyen ». Elle retient que, plus la participation se situe en haut de l’échelle, plus les citoyens ont de l’assurance que leur opinion sera intégrée à la décision et appliquée dans l’intérêt des communautés. Mais hélas, en ce qui concerne la participation de la jeunesse guinéenne, elle paraît se situer en bas de l’échelle.
En effet, la jeunesse guinéenne a joué et continue de jouer un rôle majeur dans les manifestions que connait le pays. Cependant, ce rôle ne semble pas être basé sur la promotion de la paix. C’est pourquoi, nous avons dénoncé en 2008 le rôle des partis politiques dans l’instrumentalisation de ces derniers (Ethnocentrisme en République de Guinée). Cependant, le constat est qu’après des années, voire même des années avant la publication de cet article, le phénomène de la division du peuple prend de plus en plus de l’ampleur.
Les constats sur les événements que vit la Guinée actuellement sont très révélateurs du niveau de la conscience
politique de sa jeunesse notamment en ces périodes électorales. La jeunesse est
encore fortement politisée et reste très influencée par les partis politiques
de tous bords. Par conséquent, le capital humain jeune sur lequel doit se focaliser
le pays pour assurer le bien-être social de sa population est instrumentalisé.
Ce fait est très dangereux dans la création d’une Nation en ce sens que
plusieurs valeurs permettant de vivre ensemble comme l’engagement citoyen, les
valeurs civique, la participation à la vie publique, le contrôle citoyen de l’action
publique, la tolérance, la paix, le pardon, l’altruisme ont cédé le pas pour la
défense des intérêts d’une minorité que celle de la majorité.
Cette dépendance d’un
système qui ne favorise pas l’épanouissement des jeunes est plutôt un frein à
son autonomie. La jeunesse
constitue le poumon du développement de tout pays d’autant plus qu’elle
constitue la force vive d’une nation. Après toutes les difficultés qu’a connues
la Guinée, il importe que l’avenir du pays repose sur des jeunes plus
consciencieux, plus responsables et vigoureux qui cherchent à dynamiser tous
les secteurs de l’économie. C’est pourquoi, nous pensons que le développement
de ce pays ne peut ignorer cette catégorie de population jeune.
Néanmoins, l’un des plus grands problèmes de cette jeunesse actuelle,
est son faible degré
de participation dans la gestion des affaires publiques du pays. Les jeunes
peinent encore à s’organiser pour participer à la vie de la société et à la
prise de décision de façon responsable.
Ces manques d’organisation et de responsabilité
doivent ils justifier ou encourager les jeunes à sortir dans les rues
casser les biens publics ? Certainement NON !
Au moment où dans d’autres
pays de la sous-région, nous assistons à des actions très salutaires de
certains jeunes pour le développement de leur pays, il se trouve qu’en Guinée
la solution pour se faire entendre est l’anarchie (casses, violences, morts,
violations de droits humains, etc.). Bien qu’elle soit une façon pour se faire
entendre, elle entrave le processus d’autonomisation de la jeunesse et biaise
sa participation à la gouvernance démocratique en compromettant sa capacité à
être un catalyseur du changement pour l’intérêt national. Les jeunes sont non
seulement principaux acteurs de ces manifestations, mais seront également les
premiers à subir ses
conséquences éprouvantes qui vont porter atteinte à leur dynamisme, leur
volonté de travailler pour le bien commun et le bien-être de tous.
C’est pourquoi, cet article
se donne pour objectif de faire comprendre à la jeunesse guinéenne qu’elle sera
gravement affecté en cas de crise ou de déstabilisation socio-politique.
De ce fait, elle doit
s’engager dans un processus de réconciliation et de construction de la Guinée. Pour
ce faire, elle doit avoir une participation politique responsable en tant
qu’acteurs de cohésion sociale et de consolidation de la paix. Cela ne peut être
possible qu’en valorisation son image à travers des activités collectives et solidaires
(par exemple, la vie associative afin de contrôler les actions des gouvernants
par le contrôle citoyen de l’action publique,
l’influence des décisions, la création de partenariats entre l’Etat et
la société civile jeunes) tout en s’inscrivant dans un processus de réconciliation
car elle seul permettra aux guinéens de
revivre dans la concorde et la quiétude.
La forme de manifestation
actuelle de la participation de la jeunesse à la consolidation de la paix et de la cohésion
sociale en ces périodes électorales est source de destruction du tissu social
guinéen déjà très fragile. C’est pourquoi, en tant que jeune se considérant comme
un électeur stratégique, je sollicite une participation responsable de tous les
jeunes au moment au plus notre pays a besoin de nous.
Les jeunes doivent :
•se former à la culture de la non-violence
pour être des acteurs de paix et de cohésion sociale
•extérioriser leurs potentialités afin de
contribuer à la gestion des affaires publiques ;
•se former au contrôle citoyen de l’action
publique ;
•développer des capacités à accompagner
les autorités et les partenaires au développement dans leur processus ;
•être capables d’initier des actions dans
le cadre de la gestion des affaires publiques ;
•s’approprier la stratégie jeune du
gouvernement et des partenaires au développement afin de les critiquer de façon
objective ;
•développer entre associations des
synergies généralistes, thématiques ou géographiques ;
•se structurer à l’échelle locale, régionale
et internationale ;
•nouer des partenariats sur des actions
d’information, formations, recherches, échanges, plaidoyers, etc.
Cet article se limite
uniquement aux jeunes parce qu’il note que ce sont les forces vives de la
nation. Mais en même temps parce que ce sont eux qui sont dans les rues et
aussi ceux qui peuvent utiliser leur carte d’électeur comme un moyen sure et efficace
pour se faire entendre sans violence.
En outre, nous appelons à méditer
sur cette citation qui dit souvent que participer à la consolidation de la paix, «implique forcément la vertu, la justice, la salubrité, la plénitude,
la participation aux décisions, la bonté, le rire, la joie, la compassion, le
partage et la réconciliation[3] »,
La vision de la jeunesse
est-elle focaliser sur celle des partis politiques en Guinée ?
Mohamed kerfala KOMARA peut être joint à
mkkomara@gmail.com
[1] Charte européenne révisée de la participation des
jeunes à la vie locale et régionale. Préambule [En ligne]
http://www.coe.int/t/dg4/youth/Source/Coe_youth/Participation/COE_charter_participation_fr.pdf
(consulté le 11/10/15).
[2] Sherry R. Arnstein, A Ladder of Citizen Participation, Journal of the American Institute of Planners, p. 216-224
[3]abc-citations. Citations de Desmond Tutu [En ligne] http://www.abc-citations.com/citations/desmond-tutu.php (Consulté le 11/10/15).
[2] Sherry R. Arnstein, A Ladder of Citizen Participation, Journal of the American Institute of Planners, p. 216-224
[3]abc-citations. Citations de Desmond Tutu [En ligne] http://www.abc-citations.com/citations/desmond-tutu.php (Consulté le 11/10/15).